ThePriceOfLove

Like electric sparks in my heart.

Jeudi 24 février 2011 à 15:54

Comme quoi, perdre ses orteils dans le Nord n'est pas qu'une légende.
Bon sang, que ne ferais-je pas pour Eux.


http://thepriceoflove.cowblog.fr/images/Nouveaurepertoire/181731101501471764011156968052611480098291787173n.jpg

Vendredi 18 février 2011 à 9:03

[...] Au nom du groupe, David nous remercia mille fois. Puis, il annonça que nous avions été tellement supers qu'ils nous joueraient une dernière chanson. Juste comme ça, gratuitement. Un cadeau. Un cadeau de 9mn30 tout de même. Spencer Perceval. L'unique chanson qui manquait à mon top 5. Ils l'avaient fait. Ils avaient atteint la perfection. Ma perfection subjective. Alors qu'ils étaient complètement épuisés, une toute dernière fois, ils donnèrent tout ce qu'ils avaient. Dave nous invita à nous lever, et à nous approcher tout contre la scène. Et ils nous firent vibrer une dernière fois, tandis que je me déshydratais totalement à force de pleurer. Sans aucun doute, je me trompais lourdement, mais qu'importe, j'avais le sentiment que cette fin spéciale était pour moi. Un cadeau pour moi seule.
Ils nous avaient donné rendez-vous au merchandising, pour les autographes, toussa. Je laissai la foule se précipiter, restant en arrière. J'étais complètement paralysée par l'émotion. Je ne pouvais plus marcher, je ne pouvais plus parler, je ne pouvais plus respirer. Mon coeur battait à cent à l'heure. Puis, tant que mal, je finis par suivre la foule. J'avançais lentement dans le couloir, le regard vague, telle une zombie. J'étais quelque part loin en dehors de mon corps. Je volais. La foule, comme c'était à prévoir, était agglutinée contre le comptoir. Volontairement cette fois, je restai en retrait. Je refusais de les voir en coup de vent, noyée dans une foule d'anonymes. Ce que je venais de vivre avec eux était fort, et il fallait absolument que je les voies seule, je ne me l'expliquais pas. C'était con à dire, puéril, totalement égoïste, mais je les voulais pour moi toute seule. Alors que J'étais égarée quelque part dans mes rêveries, une voix douce me ramena sur terre. Une voix d'homme, un petit "Hey" aimable; nulle doute quant à son émetteur; je me retournai, pour faire face à Alistair. Il était là, mêlé aux anonymes, et ne prêtait attention qu'à moi. Il me demanda ce que j'avais pensé de leur show. "V ...Vous... vous m'avez tuée. Vous m'avez TU-ÉE!" Il rit laissa.échapper un petit rire, touché. Je poursuivis: "Surtout quand vous avez commencé par Sirens! Mais c'était de la folie!". Lui, taquin, me répondit "Ok désolé, on ne la jouera plus :p". Je répliquai vivement "Oh mais si il faut encore la jouer, elle est géniale cette chanson, c'est ma préférée!"
Et là, Alistair me répondit la phrase que tous les fans du monde rêveraient d'entendre au moins une fois dans leur vie: "Oui je sais! C'est pour ça qu'on l'a jouée en première. Nous savions que c'était ta préférée. D'ailleurs tu as dû remarquer que nous avons joué toutes tes préférées..." Et là il me perdit. Il continua à parler, mais dans ma tête, J'étais trop loin pour l'entendre. Waouh. mais j'étais en train de rêver là, ce n'était pas possible autrement! Quand il comprit que j'étais trop émue pour aligner un mot, et quand il vit les larmes couler de nouveau sur mon visage, Il me dit "Hey relax ;)" et tenta me faire rire pour me détendre, ce qu'il parvint à faire sans problème. Puis, il me dit qu'il était désolé mais qu'il devait me laisser, car il devait rejoindre les autres pour les autographes et tout. Bien sûr c'était compréhensible, je n'allais pas me plaindre tout de même!
Je continuai de rester en retrait, le regard rêveur, serrant mes deux set lists contre mon coeur. Enfin quand il n'y eut plus personne, je m'avançai maladroitement vers le comptoir, derrière lequel ils m'attendaient tous les quatre avec un grand sourire. Je tendis mes set lists à Dave, en ouvrant la bouche, mais aucun son ne sortit. Poliment, ce dernier attendit tout de même que je parle, un sourire encourageur accroché sur ses lèvres. Je fis une nouvelle tentative mais le même manège se produisit. Puis, enfin je parvins à marmonner "désoléepeuxpasparler". Ils eclatèrent de rire en choeur, tous les quatre, et prirent mes set lists pour la signer. Je discutai un peu avec chacun d'entre eux, notamment avec Simon, à qui je demandais des comptes en riant pour sa supercherie du mois précédent [ avec son stylo, en plus de sa propre signature, il avait imité la signature de Dave, sur la jaquette de l'album que je venais de leur acheter; je n'avais pas regardé tout de suite; puis quelques instants plus tard, alors que j'avais enfin trouvé Dave, je lui avait tendu mon propre stylo, turquoise, pour qu'il signe à son tour. On pouvait donc distinguer la vraie de la fausse ]. Simon ria, gêné, puis Dave, bon camarade, intervint, en répliquant faussement sérieux que la signature en noir sur la jaquette que je lui mettais sous le nez était bel et bien la sienne. Euh non navrée de te contredire David mais tu as signé avec mon stylo turquoise, comme je ne manquai pas de lui faire remarquer. Là il se sentit tout con, puis nous éclatâmes de rire tous les trois. Puis j'arrivai à la hauteur de Guy, et lui dit à quel point ils avaient été fantastiques, et que j'avais passé un moment bien au delà de mes espérances. Touché, il me remercia, puis ajouta "Oui je t'ai vue, tu n'arrêtais pas de sourire! :)" Puis je m'arrêtai à hauteur d'Alistair, et bredouilla, écarlate: "estcequejepourraisprendreunephotoavecvoussilvousplait?" Alistair répondit "Oh encore une?! :p", avec un ton faussement agacé. "Oui si ça ne vous dérange pas bien sûr," murmurai-je timidement. Bien sûr que non, rétorqua-t-il. Il sortirent tous les quatre de l'arrière du comptoir et vinrent se poster de part et d'autre de moi, et confièrent l'appareil à un mec de leur staff [ "oh non il est déçu, il voulait être sur la photo", plaisanta Guy ] qui prit deux clichés. Puis après les remercié au moins 1107 fois, j'echangeai quelques derniers mots avec Dave, profitant pour m'assurer qu'ils avaient bien ma lettre. "Oui nous l'avons lu. Tous les quatre!" me jura-t-il, et je sus au petit rire attendri dans sa voix qu'ils avaient dû trouver dans l'enveloppe le plan et les instructions pour se rendre au Quick le plus proche, que j'avais joint à ma ma lettre [ Alistair m'ayant raconté qu'à chaque fois qu'ils allaient en France, ils adoraient manger à Quick! ]. Puis, les saluant et leur souhaitant bonne route, je pris congé, titubant jusqu'à la sortie. Et c'est ainsi Qu'I Like Trains m'a tuée.

http://thepriceoflove.cowblog.fr/images/SDC11375.jpg

Jeudi 17 février 2011 à 21:45

[ Ce texte est en plusieurs articles car y a un nombre limite de caractères sur mon téléphone ]
Reprenons:
[...] Disons que si j'avais eu un mec, j'aurais eu des cornes de cocu tellement grandes que je n'aurais plus pu passer les portes, tellement j'avais en ce moment précis une chance incroyable. Je discutai un petit quart d'heure avec Mickaël, puis ce dernier me convia à rejoindre avec lui à rejoindre sa collègue Elsa au restaurant [cher] du Rocher pour manger un morceau. Ils insistèrent pour me payer à manger. La grande vie quoi. Pendant le très bref dîner, Mickael m'expliqua comment ça allait se passer, et qu'il n'y aurait sûrement que Dave à l'interview, toussa toussa. Il ajouta qu'ils étaient extrêmement fatigués de la tournée, mais que ça ne les avait pas empêchés de se donner à fond pendant la répétition.
19h35, c'était l'heure d'y aller. Mickael me taquina à base de "Attention t'es prête?", "Alors, pas trop nerveuse? :p", et autre. Nous passâmes par une porte de secours perchée en haut d'un petit escalier dans la façade de derrière. Porte qui n'était même pas verrouillée. Nous tombâmes sur un troupeau d'agents de sécurité, en pleine conversation, qui nous prêtèrent à peine attention. Mickael se présenta tout de même, expliqua pourquoi nous étions là, que Dave nous attendait, toussa. À ce moment là, l'un des vigils voulut jouer au redoutable, histoire de sauver un peu les apparences, et nous répondit "D'accord. Oui ben... Vous attendez là!". Puis il reprit sa conversation avec ses collègues. Mais, sans même essayer d'être discret, Mickael avança, passa franchement devant eux, et je m'empressai de le suivre, sans que personne ne tente de nous arrêter. "Bonjour la sécurité!", me glissa discrètement Mickael. Il n'avait pas tort; nous étions rentrés comme dans un moulin!
Après avoir parcouru environ 453 couloirs, nous debouchâmes sur une cafétéria, ou le personnel prenait sa pause avant l'ouverture des portes. Et, debout pour nous accueillir, une tasse de café au lait à moitié bue à la main, il y avait Dave. ohmondieuohmondieuohmondieu. Il serra d'abord la main à Mickael, puis serra la mienne en disant "Hey! Nous nous sommes déjà rencontrés n'est-ce-pas?" Débordant de joie, je lui répondis que oui, le mois précédent à Paris. Puis j'en profitai pour lui remettre ma lettre; il me remercia, ensuite nous nous installâmes tous les trois dans des fauteuils autour d'une petite table, Dave et Mickael face à face, et moi assise entre les deux. L'interview était très intéressante; Mickael faisait très bien son travail, avec une agréable petite pointe d'humour, posait des questions pertinentes, et Dave de son côté se prêtait très bien au jeu, répondant de façon très détaillée. Mickael me laissa poser quelques questions, mais n'insista pas quand vit que j'étais trop émue pour aligner trois phrases correctes. De temps, il me regardait brièvement, en quête d'encouragement, et apparemment, je donnais l'effet escompté car il semblait très à l'aise.
À 20h02, je fus forcée de prendre congé, à contrecoeur, car je ne voulais absolument pas qu'on me pique ma place. "Elle a attendu toute seule trois heures dans le froid pour vous! :p", comme le précisa si bien Mickael à David. Ce dernier se tourna vers moi, et me dit "Tu es très dévouée", une lueur d'émotion et de reconnaissance dans son regard. Je les remerciai tous deux pour ce fabuleux moment qu'il m'avait permise de vivre, puis détalai. Mais je ne connaissais pas le chemin jusqu'à l'entrée du Rocher. Du haut des escaliers, j'aperçus un comptoir avec dessus le merchandising du groupe, et une main qui les étalait soigneusement. Me disant que c'était sûrement quelqu'un du personnel à qui on avait confié là tâche, je dévalais les marches, persuadée qu'on pourrait me renseigner. En bas de l'escalier' je tombai sur Simon, mais old news, je l'avais déjà vu, donc je lui prêtai pas trop attention, trop concentrée sur mon chemin. Je me tournai avidement vers le comptoir, à la quête de mon informateur potentiel, mais ce n'était pas un employé face à moi... C'était Alistair! nous nous fixâmes mutuellement du regard, tous les deux les yeux ronds comme des soucoupes, aussi surpris l'un que l'autre, lui de me trouver dans les coulisses, et moi de le trouver à cet endroit précis. Rayonnante, je m'exclamai "Hey!", et lui me répondit "Hey Laure!", avec un adorable sourire. Encore un grand moment de fan. L'espace d'un instant, J'en avais oublié mon but. Je me ressaisis et lui demanda si il savait où se trouvait l'entrée. Mais, avant même qu'il n'ait le temps de répondre, le chef de la sécurité surgit de nulle part et me dit "C'est par là, suivez-moi!". Je filai sans demander mon reste, pour le suivre.
Mais il ne m'emmena pas à l'entrée du Rocher comme je le pensais initialement; non, il m'amena directement dans la salle de concert, juste comme ça, VIP, avant tout le monde. La méga classe. pendant 10 minutes j'eus la salle de concert rien que pour moi.
La première partie, That Summer; un groupe de rock parisien qui chantait en anglais, dont la plupart des membres est au moins quarantenaire. ils avaient quelque chose d'un peu "Indochinien". le batteur était plutôt mignon, et avait des airs du très sublime Chris Martin, le très sublime chanteur de Coldplay, et le bassiste avait des mimiques très cocasses. C 'était très sympa, mais pas transcendant. Ensuite, Stranded Horse, un chanteur musicien folk, français mais qui chantait en anglais lui aussi. Un amour de garçon, très drôle et très charmant, qui faisait beaucoup interagir le public entre deux chansons. Alors pour le coup, c'était transcendant, mais seulement dans la mesure où l'on écoute une seule chanson à la fois, parce que est très répétitif et assumant de 8 chansons.
Et enfin, le moment tant attendu. Je ne tenais plus en place sur ma chaise. Mes chouchoux montèrent discrètement sur scène pour faire les derniers arrangements. Tandis que les spectateurs discutaient entre eux, ne prêtant aucune attention à mes anglais, moi je n'avais d'yeux que pour eux, les contemplant sans relâche avec un grand sourire niais. Puis ils retournèrent en coulisse. Quelques instants après, la lumière s'éteignit, nous plongeant dans l'obscurité. Un projecteur s'alluma alors, diffusant une lumière semblable à celle d'un phare, un spot diffusant de la fumée évoquant de la brume, et des sirènes de bateaux retentirent. Quatre silhouettes vêtues de vestes de marin montèrent sur scène. Et ils commencèrent par Sirens. Je faillis tomber de ma chaise. Ma préférée. préférée de chez préférée. J'étais foudroyée sur place. je me doutais qu'ils la joueraient, mais jamais n'aurais cru qu'ils la joueraient en première; elle est trop énorme. C'est un coup à avoir une attaque cardiaque pour une fan comme moi. Ce qui faillit bien m'arriver. j'étais dans la transe la plus complète, innondant mes genoux de larmes de joie. Instinctivement, je songeais à Alistair; je lui avais répété tellement de fois, lors de nos conversations facebook, que c'était ma préférée! Se pourrait-il que...? Non, jamais je n'oserais y croire.
Je ne connaissais pas les trois chansons qui suivirent, mais elles étaient merveilleuses. Puis cinquième chanson, Progress Is A Snake; double tentative de meutre. Puis Hope Is Not Enough, We Saw The Deep, A Father's Son, trois chansons que j'aime également beaucoup. Neuvième chanson: Terra Nova, troisième crise cardiaque. Puis These Feet Of Clay, et Divorce Before Marriage, encore deux chansons que j'aime beaucoup.
Dernière chanson de la set list: la magnifique Sea Of Regrets. L'apothéose. La meilleure clôture de set list de tout l'univers. Les garçons, alors au paroxysme de l'émotion, se lâchèrent complètement, sans aucune limite. Simon tapait de tout son coeur, Dave sautait comme un fou, Alistair fit péter les enceintes, et Guy, complètement habité, cassa une corde de sa guitare, touchant presque le sol, tant il se penchait sur sa guitare. Cette fin vraiment, c'était comme un coeur qui éclate. Puis, la musique retomba brusquement, et en un éclair, les artistes quittèrent la scène. Ils avaient remis la lumière du phare et la brume. Les deux spots en question continuèrent à tourner, tandis qu'en fond sonore, ils laissèrent jouer l'enregistrement des dernières secondes de la chanson, beaucoup plus douces, ennivrantes. le spectacle continuait, alors qu'ils n'étaient plus sur scène. Jusqu'à ce que les dernières notes s'évanouissent. j'avais cette étrange sensation d'être comme une junkie qui viendrait de prendre un shoot, et qui se retrouverait soudainement à cours de came. C'était grisant, divin comme sentiment. Et j'applaudissais de toutes mes forces, les rappelant de tout mon coeur, plus sur fort que tous les autres.
Et, enfin, ils revinrent.

Jeudi 17 février 2011 à 18:08

Bonjour chers lecteurs! Après 17 jours sans internet au Moulin, Satine la geek craque complètement [voilà que je mets à parler de moi à la troisième personne, Alain Delon bonjour!]. Alors non, je n'ai toujours pas récupéré internet chez moi, mais je ne tiens tellement plus que j'ai décidé de vous raconter mes aventures bordelaises avec le groupe I Like.Trains depuis mon cher brand-new smartphone. Défi totalement dingue à relever, mais tant pis, vaut mieux que j'écrive tant qu'il me reste encore à peu près tous les détails en tête de cette merveilleuse épopée. Je vous mettrai les photos dès que j'aurai récupéré internet à la maison.
Ah, si seulement fan dévouée pouvait être un métier... Traverser la France, et même franchir les frontières pour aller admirer mes héros, l'excitation des grands départs, les hôtels, les accès vip, les moments et sensations mille fois supérieures aux jours les plus heureux qu'il m'ait été donné de vivre avec Matthieu... et dire que tout cela ne fait que commencer! En effet, huit concerts m'attendent entre le 23 février et le 22 mars! À l'occasion de la tournée française des White Lies, ma boss m'a même accordé des congés PAYÉS! C'est comme si J'étais payée pour aller chialer de bonheur aux quatre coins de L'hexagone! Le rêve. Bref, assez bavardé, place au récit!

Il était 16h tapantes, lorsque j'arrivai aux abords du Rocher de Palmer, centre culturel tout récemment construit à Cenon, ville mitoyenne de Bordeaux. Pour moi, il était presque trop tard; les portes n'ouvraient pas avant 20h, mais je craignais qu'une poignée d'irréductibles dans mon genre m'aient volé la meilleure place. Et J'étais intransigeante sur ce point, il fallait que ce moi qui l'obtienne. Sans compter que j'aurais voulu être présente pour l'arrivée des artistes, qui a généralement lieu vers 13 ou 14h. Quel ne fut pas ma joie lorsque je vis que le parvis était complètement désert! Durant un instant, j'eus peur de m'être trompée d'endroit. Il n'avait pas de panneau, pas d'enseigne, rien. Une dame sortit du bâtiment, elle je lui demandai si j'étais bien à destination; elle confirma. Quelque peu rassurée, je me demeurais quelques instants devant les portes, ne sachant que faire. Le centre était fait de grandes baies vitrées, mais elles étaient teintées de noir, m'empêchant de distinguer quoi que ce soit à l'intérieur; peut-être y avait-il déjà la queue quelque part à l'intérieur. À cette pensée, je sentis mon coeur se décrocher. Je m'empressai alors de m'engouffrer dans l'édifice, mais dieu merci, ce n'est pas de la foule que j'y trouvai; simplement un accueil avec deux jeunes femmes désoeuvrées. Je me présentai à l'une d'entre elles, fan d'I Like Trains tout spécialement venue de Paris, puis lui demandai si il y avait déjà une file d'attente pour le concert. Elle parut trouver ma question ridicule, puisqu'elle me répondit en réprimant un rire que non. Quand je répliquai que je comptais attendre devant jusqu'à l'ouverture des portes, elle me fit de grands yeux ronds de surprise, rétorquant que le concert ne commençait pas avant 20h30 [ WAOUH sans déc' -_-' félicitations cocotte, tu viens de franchir le cap de l'inutilité la plus complète ]. Puis, semblant percuter que je ne capitulerai pas pour autant, elle ajouta qu'il fallait juste attendre dehors. Enfin, je lui demandai, sans grand espoir, si le groupe était déjà arrivé, mais à ma grande surprise, elle me répondit que non. Je n'avais donc pas raté leur arrivée, ô joie!
Vers 16h30, je me décidai enfin à écrire ma lettre pré-concert à l'intention des artistes; une tradition désormais. Les genoux appuyés douloureusement sur le bitume froid, je m'appliquai à écrire, comme toujours, ce que je ressentais en écoutant leur musique, combien je les admirais, les chansons que je préférais d'eux ( Sirens, Terra Nova, Progress Is A Snake, Spencer Perceval, Sea Of Regrets ), etc. Une vraie lettre de fan quoi.
Vers 17h15 environ, alors que j'avais fini ma lettre depuis une quinzaine de minutes, j'aperçus au loin une vieille camionnette couleur danette-a-la-praline [ oui je sais, elle serait blanche à pois verts façon Cerise de Groupama que tu t'en taperais quand même de la foutue couleur de la camionnette, mais bon ta bouche, c'est mon article, je fais ce que je veux ] pointer le bout de son nez pour venir se garer sur le parking. Bond dans ma poitrine: immatriculation anglaise. Here they were, mes chouchoux de Leeds! Une caricature de sourire ému façon manga se dessina automatiquement sur mes lèvres. Guy le guitariste, sortit le premier. Guy en petit pull malgré le froid polaire, Guy avec son éternelle panoplie slim+petits souliers fashion. Guy et ses grands yeux azur. Il était visiblement à la recherche d'une porte de service, afin qu'ils puissent amener leur matériel. Sa recherche n'ayant visiblement pas abouti, il entreprit de demander de l'aide à l'accueil; il marcha tranquillement vers l'entrée, passant à un mètre de moi. Voyant que je le fixais avec intérêt, il me souria poliment, fouillant mes yeux à la recherche d'une réponse; qui étais-je? M'interrogeait son regard. Quelqu'un du personnel en pause clope? Une personne venue se renseigner? Ou bien simplement une anonyme qui se trouvait là par hasard? Quand même pas une fan! évidemment qu'il ne souvenait pas de moi, c'était le seul du groupe avec lequel je n'avais pas eu l'occasion de parler au concert de la Flèche D'or. Je finis par m'extirper de ma paralysie verbale pour lui bredouiller "Hello!". Il me répondit aimablement, de plus en plus perplexe. Alors, pour mettre fin à ses interrogations muettes, je lui dis en anglais que oui, J'étais là pour eux. Surpris, il me répondit quelque chose dans le genre que c'était sympa de ma part, puis continua de baragouiner un instant dans la langue de Shakespeare, mais comme à mon habitude lorsque je suis émue, je ne compris pas un traître mot. il disparut ensuite à l'intérieur du bâtiment.
Quelques secondes plus tard, Simon le batteur émergea à son tour de la camionnette, plus grand que jamais avec son éternelle et désespérante mèche folle glissant sur son front. il avait revêtu pour l'occasion une petite marinière [ une tradition chez les batteurs british apparemment! ]. Ne m'approchant pas de lui pour ne pas qu'il se sente assailli, je lui fis de loin un petit signe de la main qui passa inaperçu, tandis qu'il se dégourdissait un peu les jambes. Constatant également l'absence visible de porte de service, il s'avança à son tour à grandes enjambées vers l'entrée principale. Quand il parvint à ma hauteur, je lui lançai un "Hello Simon!" enthousiaste; ça me rendait plus confiante de me dire que lui je l'avais dans mes contacts facebook! Il me répondit "Hi Laure!", J'étais aux anges; C'est un grand moment quand ton idole se souvient de toi et de ton prénom, facebook ou pas facebook! Puis il m'expliqua qu'ils étaient en retard, qu'ils avaient roulé toute la journée depuis la Suisse, et blablabla.
Puis il disparut à son tour à l'intérieur. Je me tournai alors de nouveau vers la camionnette, espérant voir les deux derniers sortir également, mais David le chanteur, que j'aperçus derrière le volant, ne bougea pas. Même si je me trouvais loin du véhicule, je lui tendis un grand sourire, mais les reflets du ciel opaque sur le pare-brise m'empêchèrent de voir sa réaction. Aucune trace D'Alistair le bassiste, mon préféré. Un instant plus tard, un homme du personnel sortit enfin du Rocher de Palmer, et fit un signe à Dave. Ce dernier roula en direction du mec, n'ayant visiblement pas conscience qu'en France, c'est pas VRAIMENT autorisé de rouler sur un parvis piéton. L'employé lui fit vivement signe qu'il ne fallait par rouler ici, mais vint tout de même le saluer à hauteur de sa fenêtre. Dave, toujours très gentleman, lui tendit amicalement la main, que le mec serra de bon coeur, souriant. Puis ce dernier indiqua au chanteur de passer par la petite ruelle sur sa gauche, qui menait à la porte de derrière, et hop les voilà partis. Vers 18h, alors que J'étais déjà transie de froid, la neige commença à tomber à petits flocons. Mes orteils étaient douloureux, tellement ils étaient congelés. Vers 19h, un homme que j'avais déjà vu faire plusieurs allez -retours sortit du Rocher vint me voir. "Vous êtes française?", me demanda-t-il. Quand je lui répondis que oui, il m'expliqua qu'une nana de l'accueil lui avait dit que J'étais une fan D'ILT qui attendait déjà pour le concert [ soit dit en passant, j'étais toujours la seule à attendre ]. Ensuite il se présenta: Mickaël, journaliste bénévole pour un magazine pop/rock bordelais. Il devait interviewer le groupe avant le concert, et ça le rendait très nerveux de devoir interviewer en anglais, mais il m'expliqua qu'il refusait de laisser passer une autre interview sous prétexte qu'elle se ferait en anglais. Il me demanda alors si je pouvais lui prêter main forte... Et là, je vous laisse deviner ce qui se passa dans ma tête.

Mercredi 26 janvier 2011 à 18:40

Il est 18h38. Et à cette heure-ci, la seule préoccupation de ma mère et de mon beau-père, c'est ce qu'ils vont regarder ce soir à la télé. Mon Dieu faites que ma vie ne ressemble jamais à la leur.


<< Page précédente | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | Page suivante >>

Créer un podcast