[ Ce texte est en plusieurs articles car y a un nombre limite de caractères sur mon téléphone ]
Reprenons:
[...] Disons que si j'avais eu un mec, j'aurais eu des cornes de cocu tellement grandes que je n'aurais plus pu passer les portes, tellement j'avais en ce moment précis une chance incroyable. Je discutai un petit quart d'heure avec Mickaël, puis ce dernier me convia à rejoindre avec lui à rejoindre sa collègue Elsa au restaurant [cher] du Rocher pour manger un morceau. Ils insistèrent pour me payer à manger. La grande vie quoi. Pendant le très bref dîner, Mickael m'expliqua comment ça allait se passer, et qu'il n'y aurait sûrement que Dave à l'interview, toussa toussa. Il ajouta qu'ils étaient extrêmement fatigués de la tournée, mais que ça ne les avait pas empêchés de se donner à fond pendant la répétition.
19h35, c'était l'heure d'y aller. Mickael me taquina à base de "Attention t'es prête?", "Alors, pas trop nerveuse? :p", et autre. Nous passâmes par une porte de secours perchée en haut d'un petit escalier dans la façade de derrière. Porte qui n'était même pas verrouillée. Nous tombâmes sur un troupeau d'agents de sécurité, en pleine conversation, qui nous prêtèrent à peine attention. Mickael se présenta tout de même, expliqua pourquoi nous étions là, que Dave nous attendait, toussa. À ce moment là, l'un des vigils voulut jouer au redoutable, histoire de sauver un peu les apparences, et nous répondit "D'accord. Oui ben... Vous attendez là!". Puis il reprit sa conversation avec ses collègues. Mais, sans même essayer d'être discret, Mickael avança, passa franchement devant eux, et je m'empressai de le suivre, sans que personne ne tente de nous arrêter. "Bonjour la sécurité!", me glissa discrètement Mickael. Il n'avait pas tort; nous étions rentrés comme dans un moulin!
Après avoir parcouru environ 453 couloirs, nous debouchâmes sur une cafétéria, ou le personnel prenait sa pause avant l'ouverture des portes. Et, debout pour nous accueillir, une tasse de café au lait à moitié bue à la main, il y avait Dave. ohmondieuohmondieuohmondieu. Il serra d'abord la main à Mickael, puis serra la mienne en disant "Hey! Nous nous sommes déjà rencontrés n'est-ce-pas?" Débordant de joie, je lui répondis que oui, le mois précédent à Paris. Puis j'en profitai pour lui remettre ma lettre; il me remercia, ensuite nous nous installâmes tous les trois dans des fauteuils autour d'une petite table, Dave et Mickael face à face, et moi assise entre les deux. L'interview était très intéressante; Mickael faisait très bien son travail, avec une agréable petite pointe d'humour, posait des questions pertinentes, et Dave de son côté se prêtait très bien au jeu, répondant de façon très détaillée. Mickael me laissa poser quelques questions, mais n'insista pas quand vit que j'étais trop émue pour aligner trois phrases correctes. De temps, il me regardait brièvement, en quête d'encouragement, et apparemment, je donnais l'effet escompté car il semblait très à l'aise.
À 20h02, je fus forcée de prendre congé, à contrecoeur, car je ne voulais absolument pas qu'on me pique ma place. "Elle a attendu toute seule trois heures dans le froid pour vous! :p", comme le précisa si bien Mickael à David. Ce dernier se tourna vers moi, et me dit "Tu es très dévouée", une lueur d'émotion et de reconnaissance dans son regard. Je les remerciai tous deux pour ce fabuleux moment qu'il m'avait permise de vivre, puis détalai. Mais je ne connaissais pas le chemin jusqu'à l'entrée du Rocher. Du haut des escaliers, j'aperçus un comptoir avec dessus le merchandising du groupe, et une main qui les étalait soigneusement. Me disant que c'était sûrement quelqu'un du personnel à qui on avait confié là tâche, je dévalais les marches, persuadée qu'on pourrait me renseigner. En bas de l'escalier' je tombai sur Simon, mais old news, je l'avais déjà vu, donc je lui prêtai pas trop attention, trop concentrée sur mon chemin. Je me tournai avidement vers le comptoir, à la quête de mon informateur potentiel, mais ce n'était pas un employé face à moi... C'était Alistair! nous nous fixâmes mutuellement du regard, tous les deux les yeux ronds comme des soucoupes, aussi surpris l'un que l'autre, lui de me trouver dans les coulisses, et moi de le trouver à cet endroit précis. Rayonnante, je m'exclamai "Hey!", et lui me répondit "Hey Laure!", avec un adorable sourire. Encore un grand moment de fan. L'espace d'un instant, J'en avais oublié mon but. Je me ressaisis et lui demanda si il savait où se trouvait l'entrée. Mais, avant même qu'il n'ait le temps de répondre, le chef de la sécurité surgit de nulle part et me dit "C'est par là, suivez-moi!". Je filai sans demander mon reste, pour le suivre.
Mais il ne m'emmena pas à l'entrée du Rocher comme je le pensais initialement; non, il m'amena directement dans la salle de concert, juste comme ça, VIP, avant tout le monde. La méga classe. pendant 10 minutes j'eus la salle de concert rien que pour moi.
La première partie, That Summer; un groupe de rock parisien qui chantait en anglais, dont la plupart des membres est au moins quarantenaire. ils avaient quelque chose d'un peu "Indochinien". le batteur était plutôt mignon, et avait des airs du très sublime Chris Martin, le très sublime chanteur de Coldplay, et le bassiste avait des mimiques très cocasses. C 'était très sympa, mais pas transcendant. Ensuite, Stranded Horse, un chanteur musicien folk, français mais qui chantait en anglais lui aussi. Un amour de garçon, très drôle et très charmant, qui faisait beaucoup interagir le public entre deux chansons. Alors pour le coup, c'était transcendant, mais seulement dans la mesure où l'on écoute une seule chanson à la fois, parce que est très répétitif et assumant de 8 chansons.
Et enfin, le moment tant attendu. Je ne tenais plus en place sur ma chaise. Mes chouchoux montèrent discrètement sur scène pour faire les derniers arrangements. Tandis que les spectateurs discutaient entre eux, ne prêtant aucune attention à mes anglais, moi je n'avais d'yeux que pour eux, les contemplant sans relâche avec un grand sourire niais. Puis ils retournèrent en coulisse. Quelques instants après, la lumière s'éteignit, nous plongeant dans l'obscurité. Un projecteur s'alluma alors, diffusant une lumière semblable à celle d'un phare, un spot diffusant de la fumée évoquant de la brume, et des sirènes de bateaux retentirent. Quatre silhouettes vêtues de vestes de marin montèrent sur scène. Et ils commencèrent par Sirens. Je faillis tomber de ma chaise. Ma préférée. préférée de chez préférée. J'étais foudroyée sur place. je me doutais qu'ils la joueraient, mais jamais n'aurais cru qu'ils la joueraient en première; elle est trop énorme. C'est un coup à avoir une attaque cardiaque pour une fan comme moi. Ce qui faillit bien m'arriver. j'étais dans la transe la plus complète, innondant mes genoux de larmes de joie. Instinctivement, je songeais à Alistair; je lui avais répété tellement de fois, lors de nos conversations facebook, que c'était ma préférée! Se pourrait-il que...? Non, jamais je n'oserais y croire.
Je ne connaissais pas les trois chansons qui suivirent, mais elles étaient merveilleuses. Puis cinquième chanson, Progress Is A Snake; double tentative de meutre. Puis Hope Is Not Enough, We Saw The Deep, A Father's Son, trois chansons que j'aime également beaucoup. Neuvième chanson: Terra Nova, troisième crise cardiaque. Puis These Feet Of Clay, et Divorce Before Marriage, encore deux chansons que j'aime beaucoup.
Dernière chanson de la set list: la magnifique Sea Of Regrets. L'apothéose. La meilleure clôture de set list de tout l'univers. Les garçons, alors au paroxysme de l'émotion, se lâchèrent complètement, sans aucune limite. Simon tapait de tout son coeur, Dave sautait comme un fou, Alistair fit péter les enceintes, et Guy, complètement habité, cassa une corde de sa guitare, touchant presque le sol, tant il se penchait sur sa guitare. Cette fin vraiment, c'était comme un coeur qui éclate. Puis, la musique retomba brusquement, et en un éclair, les artistes quittèrent la scène. Ils avaient remis la lumière du phare et la brume. Les deux spots en question continuèrent à tourner, tandis qu'en fond sonore, ils laissèrent jouer l'enregistrement des dernières secondes de la chanson, beaucoup plus douces, ennivrantes. le spectacle continuait, alors qu'ils n'étaient plus sur scène. Jusqu'à ce que les dernières notes s'évanouissent. j'avais cette étrange sensation d'être comme une junkie qui viendrait de prendre un shoot, et qui se retrouverait soudainement à cours de came. C'était grisant, divin comme sentiment. Et j'applaudissais de toutes mes forces, les rappelant de tout mon coeur, plus sur fort que tous les autres.
Et, enfin, ils revinrent.