Ce matin-là, si je ne partais pas pour Londres, je t'aurais quitté à contrecoeur. Il était six heures du matin, et tu dormais paisiblement, dans cette chambre d'hôtel, où le reste du monde a cessé d'exister le temps d'une nuit. Je t'ai complemplé quelques longues minutes, puis j'ai déposé un dernier baiser sur ta joue, et j'ai disparu. A peine quelques instants après, sur le chemin de la gare, je t'ai envoyé un message, comme le ferait les amoureux. Bon sang. Mais que nous arrive-t-il G.? Deviendrait-on dépendants l'un de l'autre? Je ne cesse de penser à ce moment où tu m'as donné le plus doux des baisers de mon existence entière. Et moi qui t'ai répondu de bonne grâce, moi qui t'ai donné mes lèvres sans conscession, alors que je n'aime pas embrasser lorsque je ne suis pas amoureuse. J'ai même pris tendrement ton visage entre mes mains, comme je le faisais pour M. Je m'abandonne à toi comme jamais. Et que nous arrive-t-il, à nous téléphoner presque tous les jours? Je crois que ça nous plaît, de faire semblant. Mais nous ne savons même pas ce que nous feignons.